Mr. Sonnaly, d’après vous, quelle est la raison principale créant des accidents impliquant des liquides ? Partout où l'on transporte ou manipule les produits, le risque de fuite existe. La manipulation des produits sur le poste de travail est une source importante mais également toute la thématique autour du chargement et déchargement. Les zones représentant un risque accru sont par exemple la zone de chargement ou déchargement des produits par chariot élévateur ou les zones d’expédition et de réception des camions. Pendant la formation sur la gestion des fuites, vous reprenez les diff érentes mesures à prendre en cas d’incident. Qui participe à ces formations ? Le séminaire « Dépollution & absorbants » est une formation s’adressant directement aux utilisateurs. Donc, ceux qui utilisent au quotidien les produits polluants dans les zones de stockage ou sur le poste de travail. Ils sont les premiers à être sur place lors d’une fuite et ils doivent réagir rapidement et effi cacement. Chez les participants se trouvent également les experts en sécurité, qui sont concernés par la planifi cation des mesures de prévention et l’intervention. La formation sollicite un grand intérêt. Quel sujet crée le plus de demandes ? Nous ne pouvons pas répondre de manière générale à cette question parce que les demandes varient d’une entreprise à l’autre. Ce qui compte, c’est à quel point le sujet a déjà été pris en considération en amont de la formation. Tendanciellement, les grandes entreprises étant déjà en cours de certifi cation ou qui disposent d’un management environnemental systématique, sont bien préparées et organisées. Pour elles, c’est surtout l’optimisation des diff érentes étapes d’une élimination des fuites qui les intéresse. Chez d’autres les demandes sont plutôt de nature basique : Qui est concerné par la gestion des fuites ? Dans ce cas, j’insiste plus sur la partie législative et la question des responsabilités. D’autres ont le problème que les collaborateurs ne savent pas où trouver des absorbants en cas d’accident. Vous voyez : les demandes et besoins sont très variés. C’est la raison pour laquelle j’adapte la formation selon les besoins du client et nous parlons des situations spécifi ques sur place. Selon vous, quelle est l’erreur principale qu’on peut commettre lors de la mise à disposition des absorbants ? Une des erreurs les plus graves est de ne pas avoir assez d’absorbants à disposition lors d’une urgence. Ceci peut être lié à un mauvais calcul des quantités nécessaires. Pour le stockage de matières polluantes sur bac de rétention, la règle demande de garantir au moins le volume du plus grand récipient. De la même manière il faut calculer le risque de fuite à partir du plus grand récipient en défi nissant une quantité de liquide potentiellement déversée pour mettre à disposition les absorbants avec la capacité d'absorption nécessaire. Si vous mettez à disposition les absorbants pour éliminer les fuites à partir d’un fût de 200 litres et vous subissez une fuite sur une cuve de 1000 litres, vous n’arrivez plus à dompter les liquides déversés - peu importe le niveau de formation de vos opérateurs. Il faut également prendre en compte la consommation au quotidien. Lors des manipulations quotidiennes, les petites fuites sont inévitables par exemple lors des soutirages ou réparations. Vous utiliserez des absorbants de manière successive, mais en petites quantités. Si le jour X vous avez besoin d’une plus grande quantité de produits absorbants, le stock sera insuffi sant. Je vous recommande de stocker séparément les produits pour l’utilisation au quotidien et le stock de sécurité. Le matériel que vous utilisez au quotidien peut être mis à disposition sur un support mural à proximité des collaborateurs, pendant que le matériel d’urgence est stocké dans une caisse plombée. De plus, il est important de documenter la consommation et de recharger les stocks en dessous d’un seuil critique. Il est recommandé de défi nir le processus dans le mode opératoire et de nommer un responsable pour faire un contrôle régulier des stocks. Ne pas avoir l’absorbant adapté à disposition en cas de déversement pose également des problèmes. Il faut se poser les questions suivantes au préalable : Quel type de liquides est utilisé dans l’entreprise ? De quelle quantité est-ce qu’on parle ? Où sont-ils stockés et comment sont-ils manipulés ? Où le risque de déversement est-il le plus élevé ? Tout doit être calculé en amont, par exemple afi n de mettre des absorbants à disposition dans les zones à risques. Pourquoi est-il important de s’entrainer pour le cas d’urgence ? C’est logique : pour ne pas perdre de temps en cas d’extrême. Les entreprises devraient non seulement réaliser un plan d’intervention en cas d’urgence mais également le communiquer et l’essayer, de la même manière que l'on fait des essais d’évacuation en cas d’incendie. Ainsi, les points faibles éventuels peuvent être détectés NOTRE RECOMMANDATION : Plan de dépollution & absorbants en 10 étapes En cas de fuite vous n’avez pas beaucoup de temps pour considérer les mesures. Chaque société utilisant, stockant ou manipulant des produits dangereux, devrait préparer un plan d’intervention en cas d’écoulement de liquides pour assurer l'absorption et l'élimination des fuites. Demandez notre plan d’intervention Densorb comme poster Code art. 259-809-9D Pour info, vous pouvez trouver le plan d’intervention Densorb en pdf sur notre site. Dans cette vidéo, un de nos responsables de formation client, Tobias Authmann, vous explique en 10 étapes comment prendre le contrôle en cas de fuite. www.denios.fr/guide-absorbants et améliorés. De plus, cela familiarise les opérateurs avec les gestes et actions à mener lors d’un réel incident. Surtout quand la fuite a lieu proche d’une bouche d’égout, il faut intervenir rapidement. Si les opérateurs manquent de formation, ils sont rapidement confrontés à un manque de temps et risquent de faire des erreurs graves. Je pense par exemple à une contamination de l’environnement direct à cause des EPI mal mis ou des pollutions lors de l’élimination des déchets. Grâce à des mises en situation régulières, les collaborateurs peuvent mémoriser les processus corrects et apprendre des erreurs commises sans subir des conséquences graves. Par expérience, je vous assure qu’il y a toujours quelque chose à améliorer - lors des formations que j’ai pu mener, c’est rare que tout fonctionne dès le départ. Qu’est-ce qui attend les participants à la formation ? Lors de la formation « Dépollution & absorbants », nous préparons les participants pour être prêts en cas d’urgence. D’abord, nous abordons la partie théorique avec la législation pour comprendre tout ce qui doit être pris en considération lors de la planifi cation des mesures et l’équipement d’urgence. Ensuite, nous testons plusieurs fois l’exécution du plan en cas de fuite dans l’environnement réel. Je donne des pistes d’amélioration, je corrige les erreurs et montre les astuces qui peuvent faire gagner du temps et en sécurité en cas d’intervention réelle. Prendre en compte les besoins individuels des clients est très important pour moi. Avant la formation, je fais le point avec l’entreprise pour connaître les risques spécifi ques, les produits utilisés et je me renseigne sur les instructions existantes. Ainsi, nous pouvons adapter la formation aux conditions réelles de l’entreprise. Pour moi, il est important de travailler dans des conditions réelles - avec des récipients de taille réelle. Si l’entreprise utilise des bidons de 30 litres, nous travaillerons avec des bidons - si vous manipulez les cuves de 1000 litres, nous ferons de même lors de notre formation. Dernière question : Qu’est-ce qui est le plus important, lorsqu’une fuite se produit ? Le plus important est de bien analyser la situation : Quel liquide a été déversé, quels sont les danger dans le pire des cas liés aux déversements ? Ensuite, il ne faut toucher à rien, si vous vous n’êtes pas équipé d’EPI adéquat. Souvent les participants des formations me demandent : « Est-ce que je peux faire ceci ou cela ? Si non je perds trop de temps ! » Mais une fois que vous avez commencé une action, c’est humain de vouloir continuer avec la prochaine. Et encore, et encore une autre - et rapidement votre peau entre en contact direct avec le produit chimique, vous vous empoisonnez ou vous blessez d’une manière ou d’une autre. Pour moi, il est important que l’utilisateur retienne : Je ne fais rien avant d’être protégé moi-même. Cette protection est la plus importante. Vous devez porter au moins des gants de protection, des lunettes et des chaussures de sécurité. Selon la dangerosité du liquide déversé, il est possible qu’un masque de protection ou même une combinaison totale soient nécessaires. C'est dans le mode opératoire que vous devriez défi nir également à partir de quelle quantité de liquides et selon quelle dangerosité les collaborateurs ne devraient plus intervenir par eux- mêmes mais signaliser le lieu aux équipes d’intervention spéciales (par ex. pompiers du site). 9